Le Focusing
« Les gens qui réussissent à se transformer ont appris à entrer en eux même ». Eugène Gendlin
Qu’est ce que le Focusing ?
- Le Focusing est un processus naturel découvert au cœur du paradigme humaniste de l’Approche Centrée sur la Personne (ACP) de Carl Rogers et développé par Eugène Gendlin à partir des années 60.
- Le Focusing est l’art d’être en relation directe avec votre sens corporel, ce qui vous permet de vous exprimer avec plus de justesse et d’avancer vers ce qui est bon pour vous en toute circonstances.
- Le Focusing s’apprend comme un processus guidé, il rétabli une qualité d’écoute emphatique et intuitive, source d’ouverture de conscience, de transformation, et d’évolution.
- Le processus du Focusing est naturel, organique, auto-dirigé. Il soutien le chemin de la réalisation de Soi et nourri les relations avec les autres comme avec le Grand Tout.
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Le Focusing n’est pas une pratique de plus, il est un amplificateur. Il apporte de la profondeur et de l’ouverture dans toutes vos pratiques (thérapie, méditation, spiritualité, énergétique, artistique…) et des clés pour tous les domaines de votre vie (travail, famille, relations, décisions, soins, …)
"Chaque individu est unique. Il détient au plus profond de lui sa propre vérité, sa vie et le tracé potentiel de son chemin, qu’aucune science du psychisme ne peut enfermer... Il peut accéder à ses ressources s’il se sent compris, accepté, non jugé." Carl Rogers
Les 6 étapes du Focusing :
Voici une manière de proposer les étapes du processus de Focusing dans l’exploration d’un sujet en particulier :
1 – Dégager un espace pour soi : puis-je mettre un peu de distance entre moi et toutes ces choses qui occupent mon espace intérieur en ce moment ? (inquiétudes, pensées, émotions, autres sujets, etc.). Puis-je prendre un temps pour me sentir disponible et présent ?
2- Laisser venir le sens corporel : Comment je me sens à propos de cette histoire ? Comment cela se manifeste corporellement dans mon ventre, ma poitrine, ma gorge, ou ailleurs ?
3 – Trouver une prise : C’est où, c’est comment que cela se fait sentir dans mon corps ? Si ca pouvait se préciser, cela pourrait prendre quelle forme, ça ressemble à quoi ? (mots, image, objet, personnage, souvenir, animal, mouvement, métaphore, symbole, etc …)
4 – Faire résonner la prise : Mon corps me fait-il sentir que cette prise qui vient d’émerger plus précisément parle bien de cette histoire ? Cette prise demande t elle à se préciser, s’ajuster encore ? Puis-je sentir une détente, un mouvement corporel qui m’indique cela ?
5 – Écouter / interroger le sens corporel : Si je reste là tranquille et présent à la fois, à observer et à écouter çette prise, qu’est ce que je peux découvrir, apprendre de nouveau en lien avec cette histoire ? Comment ça me parle ? Qu’est ce qui permettrait que je me sente mieux ? Quelle serait la bonne question à poser là ?
6 – Accueillir : Qu’est ce que j’éprouve en découvrant cela /recevant ce message ? Comment cela vient m’aider, me guider, changer le regard ? Prendre le temps d’intégrer, d’actualiser, de remercier. Comment envisager la suite à partir de là ?
Le processus peut aussi se vivre à partir d’un sujet agréable, joyeux, d’un aspect artistique, créatif, ou encore d’aucun sujet en particulier, mais de l’exploration de l’état du moment. Le Focusing permet aussi de rencontrer un sens corporel déjà présent dont on voudrait mieux comprendre la présence et le sens.
L’essentiel n’est pas dans le protocole ou la formulation des questions mais dans la qualité de présence nécessaire à éveiller naturellement les attitudes relationnelles véritables d’empathie et de curiosité intéressée avec le sens corporel. Une relation qui ne prenne pas sa source dans le mental, dans l’émotionnel, ou ailleurs encore, mais une relation qui prenne sa source au Coeur de Soi.
Pour une meilleure imprégnation, voici ci dessous des extraits d’entretiens réalisés au cabinet (anonymés) :
Sylvie explique que son fils est entré à l’hôpital, c’est dur émotionnellement et elle a de la difficulté à aller le voir dans cet état.
A : Qu’est-ce qui vous aiderait ?
S : J’aurais besoin de garder mon calme pour pouvoir l’aider
A : Vous voudriez vous sentir plus calme pour pouvoir l’aider…
S : oui… retrouver ma disponibilité pour lui
A : comment c’est d’en parler avec moi aujourd’hui ?
S : Ca remue mes émotions… ca me rend triste… en même temps ca me fait du bien de pleurer je l’avais pas encore vraiment fait
A : Comment elle vous fait sentir qu’elle est là cette tristesse ?
S : C’est… c’est comme un poids dans la poitrine, le cœur qui bat vie, la gorge serrée
A : pouvez-vous rester un peu attentive à votre corps comme il vit cela en ce moment ? Cette tristesse si vous l’invitez à prendre forme ca ressemblerait à quoi ? Laisser venir cela de l’intérieur
S : Une grosse boule grise, un peu comme un gros nuage assez dense… gris foncé
A : Une grosse boule grise foncée, dense, comme un nuage
S : Oui… comme une gros nuage orageux
A : Un gros nuage d’orage très dense… est-ce que vous voyez sa taille ? C’est grand comment ?
S : C’est dedans et à l’extérieur de moi… ca m’entoure
A : C’est en vous et cela déborde votre corps c’est ca ?
S : Oui…
A : Ce nuage pouvez-vous lui faire une proposition, celle d’aller se déposer à l’extérieur de vous, à une bonne place, sans le rejeter… inviter le à se déposer à l’extérieur de vous à une place convenable pour vous comme pour lui de manière à ce que votre espace intérieur soit dégagé
S : … Je le vois maintenant plus loin sur la droite (elle monte de la main)
A : Prenez le temps de vérifier si la distance est suffisante pour vous, et s’il se sent bien là, si c’est ok pour lui
S : oui c’est bien
A : Quel effet cela a sur vous en ce moment ?
S : Ca m’apaise
A : Accueillez comment cela vous apaise
S : Je sens que j’ai le souffle moins court et que mon cœur va moins vite
A : Le souffle est plus long et le cœur plus calme ?
S : Oui… ça va beaucoup mieux, j’ai plus le poids sur la poitrine
A : Profitez de cette accalmie… ça change la perspective d’avoir dégagé votre espace ?
S : Oui, je me sens capable d’aller le voir sans pleurer, de lui parler calmement maintenant.
Stéphanie se sent chargée émotionnellement dans sa vie sans en comprendre vraiment la raison. En Focusing, elle entre en contact avec une masse grise en forme de nuage dans son ventre, qui raccourci la respiration, et qui lui fait savoir qu’elle voudrait sortir, s’échapper, se dissiper dans l’air.
S : ça me fait penser à une situation spéciale quand j’étais enfant… qui remonte là, que j’avais oubliée… il y a une connexion avec ça
A : Ca vous permet de recontacter une situation de votre enfance qui est en lien avec ce qui est là en vous depuis longtemps qui s’endort ou se réveil en
S : J’ai jamais bien compris cette situation… j’étais comme au dessus de moi, je me voyais jouer, comme si j’étais dédoublée… j’avais la conscience d’être là et de me voir évoluer physiquement
A : Comme être au dessus de votre corps à vous observer consciemment ?
S : Oui… en même temps j’avais l’impression que j’avais une sœur… ailleurs…C’est rattaché à ce nuage là, qui m’a fait repenser à cette impression là que j’avais mise dans un coin
A : prenez le temps de sentir à l’intérieur là… comment il réagit ce nuage à ce que vous venez de dire là ?
S: c’est comme si il disait «coucou ça y est tu m’a vu»… il dit
« j’étais là et tu me voyais pas, enfin tu m’as reconnu »
A : Et comment vous recevez cela vous ?
S : J’ai l’impression que ce sera plus facile de le faire sortir et de le
dissiper en l’ayant reconnu, plutôt que de le tasser, de l’étouffer
A : comme si maintenant il y avait une relation avec lui qui permet d’envisager autrement la suite ?
S : Oui c’est ça…
A : je sais pas vous mais moi il y a quelque chose qui m’intrigue dans ce que nous partageons, c’est cette sœur…
S : oui moi aussi ca m’intrigue… et j’ai l’impression que c’est elle qui est là… le nuage c’est ma sœur !
A : Comment elle est cette impression ?
S : C’est un peu comme quand on est enceinte, on sent quelqu’un… dans le ventre
A : Comme si vous portiez votre sœur ?
S : Oui…(le nuage se rétrécie)
A : (…) approchez-vous encore… et si vous lui laissez la parole… qu’est-ce qu’elle voudrait vous dire ?
S : elle dit « reconnais moi et libère moi », elle se sent coincée à cet endroit…elle connaît pas la porte de sortie, elle s’est réfugiée là, et elle ne sait pas comment sortir
A : elle est coincée et elle voudrait sortir ?
S : oui… elle est d’accord… (la boule rétrécie encore, puis disparaît laissant la place à un tuyaux qui remonte vers la gorge)
A : Qu’est-ce qui serait bon pour vous maintenant ?
S : D’accompagner le mouvement vers la sortie… par l’expiration (de nombreuses fois elle expire longuement et les larmes coulent en même temps – puis elle change de position, bouge, s’étire longuement)
A : Où est-ce que vous en êtes ?
S : Je suis courbatu… et plus légère… j’ai senti que ça de décrispait dans mon corps… et plus de nuage…
A : C’est ok pour vous ce qui s’est passé là ?
S : Oui … je suis bien… je ne sens plus sa présence… ça a libéré la tristesse accumulée, je vais pouvoir être plus sereine maintenant
Suite à un problème relationnel dans son travail, Christelle souhaite aller voir dans l’introspection pour pouvoir en savoir plus, et évoluer dans son comportement dans ce genre de situation. Elle découvre une boule en colère qui noue dans la gorge, chargée d’émotion. En restant à l’écoute global de son sens corporel et en accompagnant le processus, un message lui vient :
« C : je suis blessée mais c’est ce qui fait ma valeur… parce que ca fait partie de moi, que je suis née comme je suis…
A : humm… tu peux vérifier si c’est bien ca, est ce que ton corps est d’accord avec ça ?
C : ça amène de la chaleur, ce qui était froid et réchauffé en fait »
En accordant de l’attention à ce qui se met alors en mouvement en elle, elle découvre qu’une énergie fluide se libère du ventre et se met à se diffuser agréablement et cheminer dans tout son corps, nous suivons le cheminement, puis cela évolue encore:
«C: c’est une vibration, c’est une pulsation, un mélange des deux – c’est totalement installé au niveau de la cage thoracique, ça prend toute la place là maintenant en fait (elle respire fort – je vis aussi son ressenti corporel) (…) c’est intense, c’est lumineux, ça monte – (elle respire) – c’est whahou (…) ça délie là c’est bon, ça passe, ça délie le nœud là –( elle montre la gorge) – ça passe aux épaules ça commence à chauffer là, aux épaules – (elle respire profondément, longtemps – je l’invite à rester attentive à ce qui se mobilise en elle) – ça fourmille partout là, là c’est jaune c’est puissant, c’est comme si la force du bas remontait en haut, maintenant c’est l’ensemble de la force du bas monte, dorénavant ça va pouvoir s’exprimer, ça va pouvoir utiliser en bas pour exprimer au niveau émotionnel, en haut… là c’est un ébranlement, mais dans le bon sens du terme, énergétique, circulatoire, c’est la force du bas qui vibre en haut
A : c’est un peu comme un arbre ?
C : oui exactement… c’est de la bonne énergie qui circule ça y est
A : laisse circuler encore, tant que cela demande, que cela à besoin
C : alors là ça monte là – (elle montre la tête) – ça va arriver là
A : ça va pour toi que cela arrive là ?
C : oui ça va… c’est comme si ça fourmille partout là, ça descend dans les jambes – (elle se repositionne sur la chaise)
A : cherche la bonne posture, tu peux même te lever si tu as besoin
C : (elle respire profondément longtemps) – alors là c’est bleu, très beau bleu – un bleu qui tire un peu sur le violet, bleu indigo…ça y est ça monte, c’est là (elle montre la tête)… ça y est ça prends toute la place là, des pieds à la tète, aux épaules, ça redescend aux bras
A : c’est partout ?
C : c’est partout oui, y’a juste le bout des doigts, c’est froid
A : est-ce que tu voudrais que ça aille au bout des doigts ?
C : ah oui je crois que ça serai bien
A : est-ce que tu peux lui demander, l’inviter ?
C : (silence) … (elle change de posture) – ça y est ca descend… c’est bien ça…
A : c’est comment ?
C : je suis partout à l’intérieur de moi… ça y est je me suis raccommodé avec moi… oui je suis bien là, je suis relié, ça chauffe aux mains ça arrive là
A : ça à quel goût à l’intérieur ça ?
C : … c’est savoureux…ça aurait la bonne odeur du pain quand tu rentres dans la boulangerie le matin, un goût sucré délicat, comme si c ‘était l’endroit que tu attendais
A : j’ai envie de te partager comment ça me parle, ça m’inspire comme « rentrer à la maison », … arriver chez toi ?
C : arriver chez moi oui… je croyais que chez moi était dehors mais chez moi c‘est dedans, c’est là en fait, « je suis » habite chez moi
A : « je suis » habite chez moi…. qu’est-ce que ça va changer pour toi d’avoir explorer ça ?
C : je vois comment faire plus facilement le lien, ajuster entre mes pensées et mes émotions, en passant par mon moi profond, qui je suis vraiment…
A : est-ce que tu peux localiser un espace qui serait ce chez toi dans ton corps ?
C : l’espace de chez moi serait là (elle montre la région du plexus), à l’endroit ou les fourmillements sont arrivés, qui n’était pas accessible quand le nœud émotionnel était à la gorge. »
Après plusieurs échecs Stéphane se plaint de difficultés à s’engager dans une relation amoureuse, à se projeter. Il souligne aussi des douleurs au ventre depuis quelques temps sans être arrivé à les apaiser. Après un moment d’échanges et d’expérimentation en Focusing, il sent comme des mains qui le retienne au niveau du bas ventre :
S : Comme si les mains me prenaient autour au ventre et m’empêchai de m’élever, de vivre
A : Prends le temps de sentir ces mains qui t’empêchent d’avancer… entre en relation avec elles si c’est possible… ça te rappelles quelque chose, l’enfance, ou… ?
S : non … mais la douleur s’attenue un peu depuis quelques minutes… le fait d’en parler…
A : C’est comme quelqu’un derrière toi ?
S : On dirait… mais je vois pas qui c’est, je vois juste les mains… des mains de femme…
A : Elle te fond penser à quelqu’un en particulier, même quelqu’un qui n’est plus de ce monde ?
S : maintenant oui… quand j’étais bébé j’ai eu une maladie et j’ai été transféré d’hôpital, j’étais dans la même chambre qu’une petite fille, malade aussi … elle s’appelait Cécile, peu après elle est décédée, moi je m’en suis sortie et pas elle, je me demande si ce n’est pas elle qui m’empêcherait de vivre mon amour…
A : Ouvre le champ du possible, est-ce que c’est envisageable d’explorer cette piste là ?
S : Oui… c’est mieux dans le ventre, je sens les mains qui serrent moins et qui sont plus sur le coté maintenant
A : Qu’est-ce qui ferai qu’elle s’accrocherait à toi cette petite fille ?
S : Comme si j’étais son amoureux… du fait qu’elle ne puisse pas vivre elle m’empêche de rencontrer l’amour … comme si je lui appartenais…
A : Qu’est-ce que tu voudrais lui dire ?
S : Je voudrais lui dire que moi j’y suis pour rien, je suis sur terre, je dois faire mes expériences et je dois vivre un amour, je veux vivre l’amour, elle doit me laisser tranquille, me laisser vivre, elle dois me laisser…
A : Est-ce que tu peux lui dire cela directement à elle, avec ton coeur ?
S : (Long silence…) voilà je lui ai parlé… je lui ai dit aussi que je l’abandonnai pas, j’ai juste besoin de vivre… ça m’a fait du bien… les mains sont partis… c’est une libération
Alyzée était arrivée à la première séance très angoissée, pleine d’émotion, perdue. Elle a appris à accueillir ses émotions avec bienveillance et à dégager son espace par elle-même. Puis toujours avec le Focusing elle a su prendre des décisions importantes pour elle dans sa vie personnelle et pour son travail (avec l’aide des chaises). Elle a transformé ce qu’elle prenait pour du « stress » en une énergie de passage à l’action (avec l’aide du déplacement dans l’espace). Elle revient pour une cinquième séance. Elle se sent bien, plus détachée de ce qui auparavant l’aurait contrariée, plus apaisée dans ses relations. La possibilité de se fier à son propre ressenti lui permet de s’aiguiller plus justement dans sa vie quotidienne, elle s’autorise plus à être elle-même, différentes de ses ami(e)s dans ses besoins et dans ses choix.
T = Thérapeute Alexandre ; C = Client Alyzée.
T : comment votre corps vit cette phase particulière de récolte des fruits de votre évolution ?
C : c’est calme… et en même temps solide… il n’y a pas de gribouillis, c’est coloré… comme des petits papillons de couleurs sur un fond blanc (main sur le ventre)
T : … et ça c’est plutôt agréable ?
C : oui c’est agréable
T : proposez-vous de passer un peu de temps avec ces papillons, ces couleurs, ce calme, comme pour le goûter un peu mieux et le découvrir un peu plus encore.. en vous rendant disponible à ce qui vient…
C : c’est des fourmillements dans les pieds… les bras… le cou
T : (reformulé), et ca c’est rattaché à comment vous vous sentez en ce moment ?
C : Oui (avec sourire)
T : Et en restant à l’écoute de votre sens corporel là, la plus fine et silencieuse possible, laisser venir un mot ou une représentation… comment vous vous sentez là avec ce sens corporel ?
C : j’ai les joues qui chauffent, l’impression d’avoir un soleil à la place de la tête… le mot qui est venue c’est heureuse, c’est simple comme mot pourtant mais ca me fait un effet nouveau
T : Comme si là ce mot heureuse avait un certain goût, une certaine expérience dans le corps ?
C : Oui, c’est un état que j’ai forcement connu avant, mais peut-être pas à en prendre conscience comme ça avant… Je remarque que même les journées ou ça se passe pas comme je veux je suis bien dans mes baskets… c’est aussi un état plus général, constant…
T : Comme si les conditions extérieures dans la journée ne pouvaient pas venir bousculer cet état intérieur constant d‘être heureuse ?
C : Oui… ça me fait penser à des moments où sont arrivées des choses qui auraient pu me plomber ma journée ou j’aurais pu tergiverser… maintenant ça me fait rire…
T : Vous vous sentez détacher et plus légère dans la manière de vivre ces situations où vous auriez réagi autrement auparavant
C : Oui… complétement plus… libre… mais c’est pas forcement ça….
T : Voulez vous prendre le temps de préciser peut-être en vous aidant de votre corps, de votre ressentit… est-ce que c’est vraiment être… libre ou est ce autre chose ?
C : … libre oui dans ma façon de réagir… parce qu’il m’arrive encore d’avoir des réactions pas forcement positives, d’être énervé, mais cela dure beaucoup moins de temps, c’est passager… c’est plus du lâcher prise … et dans la globalité ça reste toujours positif, ça vient pas tacher la toile de ma journée
T : Je vous partage ce qui me vient… si vous avez lâcher prise, sur quelque chose j’imagine… vous avez trouvé une autre prise ?
C : Oui… moi !
T : Vous êtes votre propre prise ? Vous pouvez laisser résonner un peu cela en vous.. C : Une sensation de chaleur qui monte du plexus à la gorge (geste à l’appui)… les papillons qui s’agitent…
T : … C’est bon signe ça ?
C : Oui… et ça c’est fantastique… (silence – je vois qu’elle profite)
T : Savourez cela… laissez de la place …
Je peux ressentir l’intensité de notre présence respective et autoalimentées, un important échange d’énergie. Je profite moi aussi, je fais le plein ! Je lui partage
T : Comment c’est pour vous de ressentir tout cela ?
C : J’ai l’impression d’avoir le sourire de là à là (geste de la main)
T : Comme avoir un sourire jusqu’aux oreilles ?
C : Oui…
T : C’est ça être heureuse ?
C : Oui…
Je l’invite à laisser venir le paysage qui représente le mieux possible comment elle se sent maintenant. Observer les détails, les sensations, sentir ce que cela génère en elle, de le mettre en mouvement vers encore plus d’ajustement avec son besoin du moment, d’observer le changement, de laisser venir l’inspiration d’une direction…
C : La direction… c’est surtout du vent… se laisser porter… en fonction de là où j’aurais envie et besoin d’aller…
T : juste vous sentir porté par le vent dans la direction de ce qui est bon pour vous, de vos besoins ?
C : oui… sans faire beaucoup d’efforts… en croisant un peu des nuages mais je passe au travers…
Je l’invite ensuite à poser sur le papier, de dessiner en restant reliée à son ressenti, à l’écoute intérieure. Je la laisse faire pendant une dizaine de minutes tout en restant présent en face d’elle, à la guider de temps à autre qu’elle revienne à son ressenti, qu’elle ajuste. Je la vois profiter de ce moment, s’amuser, revenir à l’intérieur d’elle même, et poursuivre.
C : C’est ressemblant avec ce que j’ai vu
T : ça vous fait quoi de regarder ce dessin ?
C : ça me fait sourire, ca me fait rire
T : qu’est-ce que vous éprouvez ?
C : c’est de la joie (l’air étonné)
T : ça vous étonne de ressentir de la joie ?
C : oui… ça me donne envie d’éclater de rire
T : bienvenue la joie !
C : je le garderai ce dessin… Il me va bien… c’était pas réfléchi… C’est un soleil du matin
T : Votre corps comment il se sent comment en ce moment ?
C : Ca picote… non… pétille… là (thorax)… pieds… un peu partout
T : Vous pétillez de joie ?
C : Oui
T : Vous vous êtes représenté dans le paysage ?
C : Oui
T : Vous êtes bien placé là ?
C : Oui, en plein milieu, mais au bord pour voir toute la vue… j’avais pas vu que je m’étais mis en plein milieu
T : Ca vous inspire quoi ?
C : Moi d’abord… (sourire touché)
T : Vous êtes au centre ?
C : Oui (surprise)
T : Comment ça vient vous éclairer sur ce que vous vivez en ce moment ?
C : Que j’ai appris beaucoup de choses, je commence à savoir m’en servir, cela m’aide beaucoup, ca me met dans une bonne énergie… de confiance… (hésitante)
T : Vous pouvez vérifier cela ?
C : Pas forcement confiance en moi… mais confiance… dans la vie… et tout ce qui va avec… d’appréhender les choses comme ça c’est plus simple, en utilisant tout ce que j’ai pour refaire le même dessin dans quelques années…
T : est-ce que vous voulez dire qu’il pourrait peut-être encore mieux ?
C : Oui… ou peut-être différent mais qu’il me fasse le même effet… je m’auto déteint dessus… j’ai repris des habitudes que j’avais avant, lire vraiment, faire mieux attention à ce que je mange, faire plus attention à moi, prendre plus de temps pour moi, tous les jours .. plus saine dans ma tête, dans mes bottes, dans mon corps, dans ce que je veux faire et dire… cela n’a plus rien à voir tout ça ! (touchée)
T : Je suis touché moi aussi de voir le chemin que vous faites
C : moi aussi… merci
T : merci
Comment pratiquer le Focusing ?
- En séance individuelle : entretien d’1h à 1h30 en présentiel et à distance (contact ici)
- En individuel à distance avec un partenaire (à l’issu du cursus d’intégration du Focusing en individuel ou d’un stage).
- En groupe en ligne : je propose régulièrement en ligne des « cabinets public » et des ateliers thématiques ouverts à tous (exemples : dégagement d’espace, auto-focusing, autorités internes, relation, âme d’enfant, douleur et symptômes, rêves, prise de décision, spiritualité, etc.). Je propose aussi un parcours global d’intégration en ligne sur 9 mois : Se relier à son intuition.
- En groupe en présentiel : je propose régulièrement des ateliers et plusieurs stages par an sur la commune de Payzac en Dordogne (24270).
Consulter l’agenda pour rejoindre les prochains évènements.
Mon parcours ACP/Focusing est certifié en 2019 par l’IFEF (Certification de Praticien de la relation d’aide ACP/Focusing niveau 2 Councelor) et en 2023 par l’Institut International de Focusing en tant qu’accompagnant et formateur (Certified Focusing Professional et Focusing Trainer).
Se former au Focusing
- En individuel à distance : je propose un cursus de 10 séances individuelles d’1h30 pour vous initier à la pratique du Focusing pour vous-même. Ce cursus vous permet ensuite de rejoindre la pratique en partenariat. Me contacter
- En groupe : le parcours en ligne Se relier à son intuition et les stages en présentiel en Dordogne (24270). Consulter l’agenda.
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