La plus belle manière d’aider c’est de s’aider soi-même

Est-ce que je suis authentique là, sans masque ? Qu’est-ce qui me rend soudainement indisponible à l’intérieur ? Qu’est-ce qui me pousse à agir à vouloir l’aider ? Comment être présent pour elle maintenant ? De quoi ai-je peur dans cette situation ? Comment se fait-il que je sois touché de la sorte par son histoire ?

« Certaines personnes qui se disent thérapeutes ne sont pas soignantes, parce qu’elles sont trop occupées à se défendre elle-même » Carl Rogers

Pratiquer personnellement et être accompagné en ACP/Focusing c’est pour moi une évidence et une nécessité. Je prends tous les jours du temps avec moi, à revenir à ma présence consciente. Je me construis au quotidien en intégrant du mieux possible l’autoréférence, « l’ACP/Focusing attitude » dans mes relations, dans mon couple. Je pratique aussi la méditation, seul et en groupe, je participe personnellement à des intersessions, à des ateliers. C’est nécessaire à mon équilibre, à mon hygiène de vie, à ma croissance. La recherche de congruence pour moi ce n’est pas que au cabinet de consultation, c’est tout le temps avec moi. La capacité à être congruent c’est le but de la thérapie, qui confère à la personne son autonomie sur tous les plans. Il me paraît donc naturel que je sois mon premier client. Comment guider sur les chemins de la congruence si je ne les parcours pas pour moi-même ? Je suis mon propre terrain d’expérimentation.

Je ne suis plus présent quand je suis bousculé à l’intérieur, par ce que la situation provoque en moi. Il ne s’agit pas pour moi de juger cela, bien que parfois cela soit encore le cas. Cela me demande de considérer et prendre soins de ce qui juge, autant que de ce qui est jugé. Je connais aussi la peur, le doute, la crainte, les projections. Toutes ces formes de « perturbations » qui légitimement attirent mon attention sur ce qui cherche à guérir en moi, mais qui m’éloignent de ma disponibilité dans l’instant alors que je voudrais être pleinement présent, disponible pour la personne.

Puis-je m’accueillir moi-même dans les attitudes rogérienne ? Etre ACP/Focusing avec moi-même ? Parfois oui. Mais parfois cela ne suffit pas. Quand au cours d’un entretien ou dans ma vie personnelle j’ai été plus ou moins bousculé, à moi ensuite de prendre soins de ce qui s’est passé pour moi, avec l’interlocuteur adapté, ACP/Focuseur de préférence. Tout ce qui est vécu est bienvenu, c’est de la matière à mon évolution. Plus je travail sur moi, plus je suis capable d’une disponibilité intérieure, plus je suis au clair avec moi-même. Alors je suis en mesure d’être présent de manière de plus en plus stable, plus solide, de proposer une véritable écoute. C’est aussi le chemin de me former que de passer par là, de vivre l’expérience de la thérapie pour moi-même. Je ne peux guider que sur les chemins que j’ai explorés. J’ai pour ma part la chance de disposer dans mon entourage de proximité de plusieurs personnes ressources pour cela. J’ai aussi besoin d’être accompagné, pour déballer tous ces cadeaux que la vie met sur mon chemin pour que je de-vienne qui je suis, un peu plus libre et autonome chaque jour, tout en restant ouvert au changement continuel.

Réaliser pour moi-même le renversement épistémologique que nécessite l’ACP/Focusing ne se fait pas en un jour. Il ne suffit pas de le comprendre pour l’incarner pleinement. C’est en réalité pour moi le chemin heureux de ma vie. Me libérer des centres d’évaluation et de références externes, né du carcan éducatif et sociétal, pour retrouver la source de ma propre note, de mon énergie de vie. Me guérir de mes blessures, celles qui réagissent en surface lors de situation de vie quotidienne parfois anodine mais qui émerge en réalité de ma profondeur. Repositionner l’autorité du mental, qui veut, qui croit, qui sait, qui critique, qui doit, qui ne peut pas… et vivre à partir de mon écoute organique, de ma vérité intérieure, de mon intuition. Cela revient à vivre à partir de ma présence consciente, et renforcer ainsi mon pouvoir personnel, ma liberté. Moi seul sais ce qui est bon pour moi, et c’est en respectant cela que je suis réellement bon pour les autres, sans vouloir les changer, juste être moi. C’est un travail sur plusieurs dimensions simultanées qui interagissent les unes avec les autres : personnelle, professionnelle, familiale, existentielle, spirituelle.

 

 


Alexandre Jacquelin
Thérapeute Humaniste et experienciel
ACP/Focusing, Sophrologie, Méditation

Consultations, ateliers, stages
Tel. 06 37 82 57 21
www.passerelledevie.fr

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